L'itinérance est un néologisme qui est apparu récemment dans une perspective sociale tout d'abord pour qualifier (dans un usage anglo-saxon) la situation de personnes en difficulté d'intégration dans la société, puis dans un cadre touristique. Il s'agissait alors de donner plus de précision à une pratique qui semblait insuffisamment définie par les termes de voyage, d'aventure, d'excursion ou de trekking. Quatre dimensions attachées à cette terminologie : l'errance, le territoire, la pratique physique, les pratiques “hyper-technologisées”.
Aujourd'hui, les pratiques itinérantes sont en recomposition, ainsi qu'en témoignent : les évolutions de l'aventure sportive ou de l'“esprit rando” ; le développement de randonnées thématiques (avec médiation culturelle) et de pratiques itinérantes au long cours (dans une nouvelle relation avec la société).
Ces “nouvelles” pratiques, dans l'interstice des maillages touristiques classiques, sont propices à la revitalisation des territoires ruraux. En puisant dans leurs ressources historiques et dans leur combinaison possible avec des innovations culturelles à développer, ces itinérances apportent une ouverture sur la vie sociale et une possibilité de réenchanter les pratiques et les imaginaires de nos campagnes. Dès lors, les acteurs du développement territorial et touristique, à l'instar de ceux du Massif central, prennent conscience de la valeur de ces pratiques dans la définition de leur stratégie et des projets à constituer. L'enjeu consiste alors à accorder toute sa valeur à la constitution d'un capital culturel fort autour des pratiques sociales de l'itinérance.