Luc Gwiazdzinski
Espaces tourisme & loisirs
in cahier Espaces n°103
Novembre 2009 - 13 pages
- 3.00€ (pdf)
Sous la pression du temps continu de l'économie et des réseaux, les activités du jour investissent de plus en plus la nuit et l'on assiste à la “diurnisation” de l'espace nocturne. L'offre de loisirs nocturnes se développe. En quelques années, la nuit est devenue un secteur économique à part entière.
De plus en plus conscients de ces évolutions, les pouvoirs publics s'adaptent et innovent. La tendance générale est à une augmentation de la périodicité, de l'amplitude et de la fréquence des transports publics. L'animation nocturne fait désormais partie des stratégies de marketing territorial pour attirer entreprises, touristes, cadres ou étudiants. Intéressées par les retombées d'une économie de la nuit aux contours encore assez flous, mais inquiètes face aux problèmes de nuisances et de santé publique, les collectivités engagent également le dialogue avec les professionnels de la nuit, secteur en mutation qui s'organise peu à peu.
Loin des clichés, la nuit urbaine interroge notre capacité à vivre ensemble. Colonisée par la lumière et les activités du jour, traversée par des usagers aux rythmes de plus en plus décalés, la nuit urbaine est devenue un champ de tensions central. La nuit, pourtant, n'est ni un espace “insécure” où il ne vaut mieux pas s'aventurer, ni l'espace de liberté magnifié par les poètes, mais un formidable territoire de projet. Face à l'éclatement des temps sociaux, la nuit urbaine est, sans doute, le dernier moment où l'on peut dire “nous”, “faire ville, société ou nation”. C'est un champ de tension et de création capable de ré-enchanter nos villes et nos vies.
Pour apporter un commentaire, vous devez être connecté(e) à votre compte utilisateur.